Antoine s’embarbouille avec les accents à placer ou non sur la lettre e. Ce n’est pas tant qu’il confonde le é et le è, le son ouvert et le son fermé, c’est plutôt qu’il indique un accent quand il n’en faudrait pas et inversement : deprèssion, libèrté, fièrté.

Ses hésitations sont toxiques : à le corriger, boileau perd la boule et commence, dans certains cas, lui aussi à douter. Après avoir fouillé ci et là, boileau lui a proposé les règles ci-dessous. Simples et pragmatiques.

Accent sur le e ou pas : Antoine,  mets donc l’accent aigu ou grave selon que tu entends é ou è.  Mais trois exceptions à retenir :

1. au début d’un mot, jamais de è :
   espace, espion, escalade, exclure…
   mais bien échouer, éphémère, épicé, époux…. car il s’agit là d’un é.
2. à l’intérieur d’un mot, que le son soit é ou è, 
   devant une consonne double ou un groupe de consonnes distinctes,  le e sera non accentué : 
   – festin,  spectacle, liberté…
   – il appelle, mettre, ma belle ombrelle, progression, poubelle, cesser…
   Sauf si la 2e consonne du groupe de consonnes distinctes est un – l – ou un – r –
   – lièvre, lèvre, trèfle…
3. en fin de mot, devant une consonne finale ou un groupe de consonnes,  le e sera non accentué :
   – et, mer, pied, cerf, serf, grec, appel, chanter, effet, pourparlers…
   Sauf si la consonne finale du mot au singulier est un – s – :
   – accès, progrès, procès, succès… 

Antoine a étudié ces règles. Espiègle et fier de son succès, il m’a fait un pied de nez.

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photo : © eb