Rédiger ou cuisiner, c’est kif kif bourricot un même truc. Démonstration…

Prenez un lapin

Pas le lapin de la photo. C’est un copain.
Vous cuisinez. Imaginons que vous prépariez une pièce de viande, par exemple un lapin à l’Orval, ou bien des légumes – des tomates parmesan poêlées, ail et persil…

Pas question de servir à vos convives un plat baignant dans un jus de cuisson léger et insipide.
Ce que vous voulez, pour leur plaire et leur plaisir, c’est une sauce qui ait de la tenue, une sauce avec la saveur de tous ces sucs concentrés.
Pour cela le jus de cuisson, vous allez le réduire. Maîtriser l’évaporation d’un jus afin de concentrer ses sucs, c’est réduire.
Réduire est une technique de base en cuisine.
Délicieux !

J’entends dire : “boileau a bu et pas de l’eau ! ”
– Minute ! J’y viens.

Prenez un de vos textes

Le texte que vous rédigez, lui non plus, il ne doit pas baigner et s’effilocher dans une soupe de mots. Il doit aussi se tenir et avoir la suavité des sucs concentrés.
A la relecture, faites donc évaporer les mots inutiles. Utilisez des mots courts, réduisez les longues phrases à 8-16 mots.
Le texte concis sera ainsi lu et goûté.
Faire court : c’est une technique de base  en écriture. Une technique difficile.

J’entends dire : “boileau, et pour cela tu nous parles du lapin à l’Orval ? ”
– Minute ! J’y viens.

Un peu d’étymologie

L’étymologie nous ramène aux racines du sens.
Je ne vous apprends rien : rédiger, emprunté au latin médiéval, signifie  « mettre par écrit dans une certaine forme ».
Où cela devient intéressant, c’est que ce mot rédiger est un dérivé du latin classique “agere, ago” : pousser, mettre en mouvement. Et ” redigere “ c’est pousser en arrière, ramener, réduire à quelque chose de moindre, d’où condenser par écrit.

Ecrire, c’est rédiger. Rédiger ou cuisiner c’est toudi l’même truc : pour que cela ait tenue et saveur, il faut réduire.
Ecrire c’est réduire. CQFD

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