La bouchère et le boss

Notre mère nous l’avait pourtant bien appris : Dis merci à la dame.
La bouchère – bras potelés, gros seins et tétons têtus sous le tablier – elle te donne une tranche de boudin ? Merci Madame !

Maintenant que je suis grand, je reçois un email m’informant ou m’indiquant la fin d’un travail ? Je prends l’habitude de dire merci.
Une réponse à ma question ?  Merci, impeccable. Merci, bonne journée. Bien reçu, je lirai demain.
Soyez-en sûr : l’auteur du message appréciera.

boileau connait un boss qui remercie toujours ses collaborateurs.  Un bref mail, 10 mots au plus, un petit merci personnel. Ecrit avec sincérité.
Cela lui prend 15 secondes. Il vient de comprendre que ses collaborateurs appréciaient fort cette marque d’attention. Il aurait pu le comprendre plus tôt, les voyant se couper en quatre pour lui. Il sait par contre que tous ses mercis donnent du poids  à ses remarques manifestant une insatisfaction.

Bien sûr, on ne répond pas à un mail envoyé à la ronde. Quoique… Dans ce cas, remercier ou accuser réception est une façon de se distinguer, une manière d’indiquer que le message est bien passé.

Etre courtois sur le Web, du spam ?

Remercier, ce serait du pourriel ? Remercier encombrerait  le réseau technique ? Peut-être. On s’en fiche : la courtoisie consolide le plus important des réseaux, le réseau de ses contacts humains.

Remercier, c’est aussi se soucier de sa réputation.  Elle se construit sur le Web. Un comportement de rustre, de lourdaud ? Tout le monde le saura vite. Traces et preuves indélébiles.
Par contre, une exquise courtoisie, sans flagornerie, se remarque. C’est une aura baignant la e-réputation.

Bref : écrire, c’est aussi être courtois dans ses échanges  par mails.
Etre aussi attentif dans ses échanges sur les réseaux sociaux : un nouvel abonné sur Tweeter ? Un retweet ? Un commentaire sur la page Facebook ? Alors, répondre ou dire merci à la dame !
Oui, oui. Essayez voir en mettant un j’aime sur le page Facebook de boileau, là-haut, juste à votre droite…

Lubie boileau ?

Le contact s’est dématérialisé. Il faut donc davantage marquer son attention à autrui. La discourtoisie serait, en France, la première cause de stress au travail.
Etre courtois sur le Web, une lubie boileau ? Meuh non !
Les grands groupes présents sur les réseaux sociaux sont très attentifs à la courtoisie sur le Web. Pour cela, ils emploient des community manager. Leur travail ? Accueillir un internaute, saluer son inscription, s’inquiéter de son désabonnement, traiter les commentaires, répondre aux questions, désamorcer les remarques désobligeantes, saluer la communauté…

Bon, cet article, boileau se l’adresse aussi à soi-même. Il croit ne pas avoir remercié certains abonnés. Il présente ses excuses.

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photo : © eb
Les bouchers- charcutiers de H*** prennent leur retraite.