Ecrire design, c’est séduire. Bon courage dans un fish ‘n chips !
Oct 11th, 2011 | Par boileau | Catégorie MàJ, ° les motsNiquons !
Pour être lu, informer n’est pas suffisant. Il faut communiquer. Même la dame de mon GPS ne me dit pas simplement A droite ! Elle se fend d’un Veuillez tourner à droite. Bon, elle est un peu spéciale. Mais j’apprécie cette délicatesse et fais donc ce qu’elle dit.
Comme disait je ne sais qui, dans le mot communiquer, il y a –niquer.
Contentons-nous de séduire. Vaste programme.
Évitons le poisseux !
Avec la personne à séduire, vous éviteriez d’entrer dans un fish ‘n chips, non ? Eh bien, évitons le poisseux : les anglicismes. Les emprunts à l’anglais, quand ils sont inutiles, on les laisse en dehors de son texte.
Les anglicismes font négligé ou vaniteux. L’emploi du mot français adéquat ajoute une touche de classe : votre différence force l’attention du lecteur.
Challenge > Défi, épreuve, pari En pole position > En tête
Self-service > Libre service Sponsor > Mécène, parrain
Dispatcher > Répartir Switcher >Remplacer, échanger
Break (faire un -) >Pause (faire une -) Feedback > Commentaire, appréciatio, rétroaction
Efficience > Efficacité Low cost > A faible coût, à bas prix, bas de gamme
Finaliser > Terminer, achever… Deadline > Echéance, date butoir, heure limite, terme
Sa langue maternelle, on la chérit et la cajole. Un américain saupoudrant son texte de termes français, ridicule non ? Pourquoi emprunter à l’anglais un mot, une expression, un sens s’ils existent dans notre langue ?
A côté de l’anglicisme lexical, il y aussi l’anglicisme sémantique. Sournois. Il consiste à utiliser des mots français selon un sens anglophone.
Je réalise que je me suis fourvoyé > Je me rends compte que …
to realise : se rendre compte. En français, réaliser c’est rendre réel : Avec cette fille, je réalise mon rêve.
S’enregistrer > S’inscrire Vol domestique > Vol intérieur
Développer une maladie > Contracter une maladie
Anticiper de piètres résultats, le succès, des profits > Appréhender, espérer, s’attendre à
Un beau cas d’anglicisme sémantique : les mots français et anglais billion et trillion : ces faux amis sont une catastrophe en économie
Constitue aussi un anglicisme
– l’emprunt d’une construction syntaxique à l’anglais
Je suis en charge de cette mission > Je suis chargé de cette mission
Etre sous contrôle (< under control) > Etre maîtrisé
Être supposé faire (< to be supposed to do) > Etre censé faire
Faire sens (< to make sense) > Avoir un/du sens
Un bon dix minutes > Dix bonnes minutes
– l’orthographe d’un mot en français selon son orthographe en anglais :
Stereo > Stéréo Connection > Connexion
License > Licence Traffic >Trafic
Dance > Danse Recommendation > Recommandation
Pas d’intégristes, please !
Bon, dehors les talibans ! Un MacDo en amoureux, le trash, cela a aussi du charme.
On peut préférer le bref fax à télécopie, le visuel crash à accident aérien et bien sûr tee-shirt à maillot…
Et si le mot est inexistant en français ? Alors l’emprunt est nécessaire. Il indique la suprématie et l’excellence, à un moment ou l’autre, de la langue préteuse dans tel domaine culturel, technique, économique…. Font ainsi partie de notre vocabulaire les mots rail, stock, chewing-gum, autocar, bulldozer, audit, rock, blues…
Il est vigoureux !
Pas de crainte : le français est vigoureux. Il a créé informatique, télématique, avionique… et il reprend la main :
Mountain bike est redevenu Vélo tout terrain, V.T.T.
Computer -> Ordinateur Database -> Base de données
Touch screen -> Ecran tactile Software ->Logiciel
Byte -> Octet Directory -> Répertoire
Perceront-ils : pour Emoticon, Frimousse, pour Chatter, Bavarder ou Clavarder ?
Question : qui a un mot français pour GPS ?
Sur les anglicismes : Québec Banque de dépannage linguistique
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photo : © eb
Pour le coup, pas d’accord !
L’anglicisme ajoute souvent du sens, ce que la traduction ou le choix d’un équivalent perd en route.
Un challenge ce n’est pas un défi, loin de là. Et un deadline c’est plus impressionant d’une échéance.
Rayanair est bien une compagnie low cost; pas une compagnie à bas prix, voyons ! Low cost, c’est bien pire.
Etre en pole, c’est autre chose qu’en tête. C’est être premier sur la grille de départ.
Le mot anglais fait appel à une signification, un environnement sémantique, une autre culture, ce qui donne un autre sens ou une compélement de sens.
Il faut savoir employer les deux registres. Certains mots sont des concepts. Ceux-là, il ne faut pas les traduire.
Comme le dit notre cher Boileau.be, il faut toujours choisir le mot idoine. S’il est anglais ou flamand, tant pis. C’est comme les gens, finalement.
Essayez de traduire correctement « gemoedelijk », « cost killer » ou « saudate »…
Pour le reste, je suis de l’ancienne école : je dis « être conscient de ce que » ou « je me rends compte de ce que », et non « que » tout court.
Ceci dit, chacun fait comme il veut.
Gilles, je te suis pour utiliser l’anglicisme dans un contexte où il a toute sa force. Par exemple, pour un championnat de formule 1, pole position convient mieux que position de tête.
Et évidemment saudade est intraduisible et ne doit pas être traduit. C’est un concept qui n’appartient pas à notre culture.
Challenge ou défi ? Je préfère défi. C’est moins emphatique et donc plus fort. Et il y a moins de défi que de foutu challenge.
L’anglicisme utilisé avec parcimonie peut être judicieux. Sans conteste. Figure de style, il donne de la force. Je crois avoir dit ne pas être intégriste et préférer par exemple tee shirt à maillot.
Mais les écrits où l’auteur dindonne avec des anglicismes me paraissent ridicules, négligés et non séduisants.
PS Ryanair : à bas prix .
Je reviens de Rome : parti et revenu avec eux pil poil on time )
3 sièges pour moi seul, à chaque fois.
Haha ! C’est marrant qu’après un article comme ça je lise encore « Yvon says » en guise de présentation de commentaires. Je crois que « SAYS », ça se dit « DIT » (lol)
GPS = Guidage Par Satellite (ça marche aussi ) 🙂
I take it 🙂