Des évidences et plus encore

Les entreprises vivent en concurrence. Pour survivre, elles doivent marquer leur différence.
Cette différence, elles la marqueront par la qualité et l’originalité de leurs produits et services.
Les entreprises pourraient aussi se distinguer par leur langage.

Au-delà du langage publicitaire, le langage de l’entreprise (et de l’institution, bien sûr) campe son identité. Il dessine son portrait.
Le responsable pourrait s’interroger :
– L’entreprise parle-t-elle juste et clair ? Se distingue-t-elle par son langage ?
– Dans la masse des documents produits, y a-t-il cohérence et harmonie ?
Ou, au contraire, cacophonie et désaccords ?
– Est-ce que cela vibre ?
Ou, au contraire, le lexique, la syntaxe sont-ils poussifs, usés, jargonnants, anesthésiants ?

Paradoxe

C’est paradoxal : pour contrôler tout message entrant qui pourrait être infecté et contaminant, l’entreprise installe pare-feu informatiques et anti-virus. C’est complexe et coûteux.
Mais que fait-elle pour maîtriser, un tant soit peu, le flux inverse, à savoir ce qu’elle émet comme textes et discours ?

Tout ce qui est émis par l’entreprise la représente et l’incarne.
Est-on vraiment sûr que tous les éléments de langage – mails, notes, rapports, prospectus, PowerPoint – sont en conformité avec l’identité et l’image voulues par l’entreprise ?
A côté des documents marketing, est-on sûr que ces milliers de mails s’envolant partout respectent cette image ? Et si ceux-ci rayaient cette identité ?
Bref,  dans les entreprises, l’ouverture des portes vers l’intérieur est contrôlée avec rigueur. Cependant, ces mêmes portes baillent à tous vents vers l’extérieur.

Audit éditorial  ?

Le mode d’expression de l’entreprise – sa posture – en dit beaucoup sur sa vision, son imaginaire et les valeurs communiquées, consciemment ou non.

L’audit éditorial, c’est l’analyse
– de ce qui est écrit et publié par l’entreprise, soit sur papier soit sur écran ;
– des destinataires des textes produits ;
– des supports utilisés ;
– de la sémantique, du lexique et de la syntaxe
– des procédures liées à l’écriture et la publication ;
– des forces et faiblesses, des risques et menaces de l’écriture dans l’entreprise.

Cette analyse porte aussi sur :
– le dit et non-dit sémantiques, les symboliques transportées par le discours ;
– les communications écrites et prises de parole des dirigeants et responsables, en interne et externe ;
– les échanges et transmissions entre les équipes ;
– la perception des clients et fournisseurs.

Un audit éditorial vise à décrire l’identité perçue de l’entreprise ou de l’institution. Pour, le cas échéant, l’ajuster, la rafraîchir, la botoxer…
L’audit établi permet en effet d’élaborer une stratégie éditoriale.

boileau, du nouveau !

boileau commence ici une série d’articles éclairant divers points de l’audit éditorial.
Il utilisera pour cela ses notes pratiques et théoriques réalisées lors de l’audit éditorial d’une PME d’une trentaine de collaborateurs.
Le prochain article abordera les notions de fonds et de flux. Ces notions organisent la production de textes au sein d’une entreprise.

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photo : © eb