J’écris ? Je laisse une empreinte.

Ecrire c’est laisser une trace. Qu’elle soit voulue – la trace d’un accord, d’une décision, d’une instruction… – ou non.
L’écriture est trace. Un écrit expédié, c’est une empreinte laissée.
L’empreinte du courriel est nette :  auteur, destinataire(s), date d’expédition ; le cas échéant, la date du message initial dont il est la réponse. Un courriel peut ainsi constituer la preuve du respect des engagements pris, de la qualité du travail effectué et du suivi d’une affaire.

Un courriel révèle, de plus, la tonalité de la relation établie entre le rédacteur et son lecteur. Celle-ci est-elle courtoise, familière, désinvolte ?

Toute trace écrite est un élément de la traçabilité d’un événement qu’il s’agirait d’analyser.
Faut-il rendre des comptes ? Un écrit est toujours une possible “pièce à conviction”. A charge ou à décharge de son rédacteur.
D’où l’intérêt bien compris d’écrire précis, clair, sans équivoque ni mouvement d’humeur déplacé.
Mais cela, c’est une évidence.

Par dessus votre épaule, le lecteur fantôme

Quelqu’un est très friand de traces :  le lecteur fantôme.
Toujours l’avoir à l’oeil, celui-là !
Le lecteur fantôme, c’est le tiers à qui l’écrit n’est pas destiné mais qui, pour une raison ou l’autre, le lira. Un jour ou l’autre.
Le lecteur fantôme, c’est le lecteur qui s’invite et s’impose. Imprévu et indésirable.

Le lecteur fantôme (sera-t-il bien intentionné, cet inconnu ?) tire des conclusions de ses lectures et en fait rapport.
Le lecteur fantôme n’est pas toujours respectueux de la législation de la protection vie privée, pourtant d’application en milieu professionnel.

Toute note et  tout message devraient être relus et amendés en pensant à ce lecteur fantôme, en le tenant à l’oeil.

Une évidence, donc : écrire en s’ajustant au destinataire désigné. Mais sans jamais oublier celui qui lit, qui lira peut-être par-dessus son épaule.
Gare aux traces ! Gare au lecteur fantôme !

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photo : © eb

Réédition d’un article du 16.08.2011Ecrire <i>design<>