Le prince de la concision

Juin 20th, 2011 | Par | Catégorie . ils veulent du design !, Réédition

C’est au cochonnet que l’apoplexie a terrassé M. André, 75 ans, de Levallois. Sa boule roulait encore qu’il n’était déjà plus.

Concision d’expression

En communication utile, en écriture professionnelle, écrire c’est être concis.

Un maître en concision, c’est Fénéon

Fénéon était journaliste (1861-1944) chez Havas et au Matin.
Sa spécialité ? des faits divers écrits en 2 ou 3 lignes.

Des phrases devenues des classiques.      

Quelques mots… et plein d’images dans la tête.

Le feu, 126, boulevard Voltaire. Un caporal fut blessé. Deux lieutenants reçurent sur la tête, l’un une poutre, l’autre un pompier.

A peine humée sa prise, A. Chevrel éternua, et tombant du char de foin qu’il ramenait de Perven-chères (Orne), expira.

Jugeant sa fille (19 ans) trop peu austère, l’horloger stéphanois Jallat l’a tuée. Il est vrai qu’il lui reste onze autres enfants.

Une machine à battre happa Mme Peccavi. On démonta celle-là pour dégager celle-ci. Morte.

Allumé par son fils, 5 ans, un pétard à signaux de train éclata sous les jupes de Mme Roger, à Clichy : le ravage y fut considérable.

Mme Olympe Fraisse conte que, dans le bois de Bordezac (Gard), un faune fit subir de merveilleux outrages à ses 66 ans.

Elle tomba. Il plongea. Disparus.

 

Fénéon, prince de la concision, était aussi critique d’art et écrivain.

Vivre, c’est discerner les excitations agréables et les provoquer, c’est discerner les excitations hostiles et les fuir; problème insidieux, multiforme et qui, en chaque instant de la durée, se renouvelle.        

 

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