Bon, Martin, et si tu te relisais…

Mai 16th, 2014 | Par | Catégorie - sur le WEB

design en écritureSur son site web, cette société s’affiche comme the content professionals. Ses références sont sérieuses. Mais n’est-ce pas dommage de s’y présenter avec nombre de phrases comme celle-ci ?

Etant donné que le client ne disposait pas d’un système de gestion documentaire adressant les besoins spécifiques en ingénierie et construction, et permettant notamment une collaboration avec des partenaires extérieurs, et que les ressources IT internes étaient focalisées sur d’autres missions, l’équipe projet a fait appel à Exquando pour la recherche et l’implémentation d’une solution.

Cette phrase est de type anaconda : 55 mots. Trois fois plus qu’il n’en faudrait. Elle prend la tête. Le lecteur en perd le fil et le sens.
De plus, le message essentiel – le client a fait appel à nous, Exquando – n’apparaît qu’en fin de phrase. Le lecteur est déjà perdu.
Et ce client prestigieux – l’aéroport de Bruxelles -, pourquoi hésiter à le nommer ?

Les anacondas, cela s’éradique.

La phrase anaconda s’élimine par exemple ainsi :

L’aéroport de Bruxelles a fait appel à Exquando.
La demande ? Rechercher et implémenter un système de gestion documentaire.
Trois contraintes à satisfaire :  

– correspondre aux besoins de Brussels Airport en ingénierie et construction ;
– permettre une collaboration avec des partenaires extérieurs ;
– ménager les ressources IT internes focalisées sur d’autres missions.

Bien sûr, vous trouverez encore d’autres formulations pour éradiquer la phrase anaconda. Ce sera toujours de courtes phrases, un langage simple et sans doute, pour la lisibilité visuelle, une énumération et ses tirets.

Tache sur la cravate

On le sait : orthographe et crédibilité vont de pair. Il en est de même pour la syntaxe : elle signale la clarté d’esprit de celui qui écrit.

Le site Exquando est professionnel. Respect. Le dynamisme de la société y transparaît. Des pages sont claires et lisibles. Mais d’autres foisonnent de phrases anaconda. Cela fait tache. A fortiori, pour un spécialiste de la gestion documentaire et de l’accès rapide à l’essentiel de l’information.

Bien sûr, travailler son texte, se relire et se relire le lendemain – ou, mieux encore, se faire relire par un tiers -, cela demande du temps et donc de l’argent. Mais c’est le prix à payer pour être lu avec attention, créer la confiance et peut-être conquérir un client. Le diable est dans les détails : les taches sur la cravate, cela fait amateur.

 

________________________________________

En savoir plus ?

Ecrire, c’est brosser l’image de soi.

Ecrire design, c’est éradiquer les phrases anaconda !

Ecrire design, c’est réviser la phrase énumérative. Tous en file !

 

________________________________________

photo : © eb

2 commentaires to “Bon, Martin, et si tu te relisais…”

  1. Mag à l'eau dit :

    Bel exemple de phrase indigeste, et ce dès le début avec cet horrible “étant donné”.
    Quand aux termes “implémentation” et “implémenter”, je ne suis pas convaincue qu’ils soient indispensables.

    • boileau dit :

      Dans une vie antérieure, boileau travaillait en édition de logiciels.
      Implémenter est laid mais c’est le mot employé en informatique – fournisseur et client – pour désigner installation, analyse, paramétrage, formation…
      Trop jargon, sans doute. Tout simplement installer ? Pourquoi pas ? Mais sonnera étrange pour le lecteur informaticien.
      Mag à l’eau, pour la remarque, la fidélité : merci.

Donner un commentaire