Saluer pour capter l’attention et la bienveillance. Avec sobriété.

Et pourquoi saluer ?

Pour être lu, il faut saluer. Dans un courriel professionnel, vos salutations vous assurent la bienveillance de votre lecteur. Communiquer, c’est davantage qu’informer.
Le salut brise l’abrupt et indique l’intérêt que vous portez à votre lecteur. En retour, vous obtiendrez sans doute un peu d’attention de sa part.
Vous rédigez un courriel ? Omettre salutations et formules de politesse est une erreur. A moins que vous ne soyez à ce point craint, aimé ou attendu que vos écrits sont lus comme des fragments des Saintes Écritures.

Salutations en début de courriel

Entre pairs, boileau apprécie un sobre
Alphonse,
bonjour,

Un Cher reçu d’un inconnu est ampoulé. Dans un courriel à tonalité négative, ce Cher paraît hypocrite.

Pour en savoir plus : Ecrire design, c’est commencer avec la bonne formule de salutation

Salutations en fin de courriel

La sobriété toujours : bonne journée, salutations cordiales, bien à vous…
Vous ne bradez pas votre amitié : Amitiés et autres Amicales salutations sont, bien sûr, réservés aux amis.
Les cordialement écoeurent maintenant boileau. Trop convenu, trop automatique. Mais c’est question de goût.

Dans un courriel, pour un interlocuteur auquel la déférence doit être plus ou moins marquée, jouez avec les combinaisons suivantes :

• Je vous présente / Recevez  / Je vous prie de recevoir
• mes salutations
• distinguées, respectueuses, cordiales.

Certaines situations d’écriture demandent davantage de formalisme et de haute considération. Dans ce cas, cherchez l’expression adéquate, par exemple ici.
Sachez qu’employées mal à propos, de telles formules style choucroute vieillissent et empèsent votre image. 

Mais restons moderne, pragmatique et dans le quotidien.
boileau aime conclure d’un plus personnel Avec attention,
Avec des variantes :
– Merci de votre attention
– Je vous remercie de votre attention 
Il s’agit en effet de cela : donner de l’attention à son lecteur et le remercier de celle qu’il nous a consacrée.
Une formulation personnelle concise donne un supplément d’âme. Elle marque votre différence.
Une idée : se fabriquer 2 ou 3 formules de salutations personnelles et les utiliser en alternance.

Point trop n’en faut

Soyons sobre. Au travail, les salutations répétées ou alambiquées ont l’effet contraire à celui recherché.
Un belle journée à vous ou le que la journée te soit douce  peuvent paraître douceâtres. Ils feront aboyer un collaborateur stressé ou surchargé de travail.

Soyons naturel. Si votre message est bref et s’adresse à un interlocuteur connu, une unique salutation en début ou fin de courriel suffira.

Vous remerciez ? Soyons, comme toujours, mesuré : la flagornerie ou la condescendance peut pointer derrière un Tout grand merci. Un  simple Je vous remercie ou Merci sont parfaits.

A ne pas oublier :  intercaler une ligne vide entre les salutations et le corps du message. Une présentation aérée facilite la lecture.

Une pincée de transgression

De temps à  autre, avec vos lecteurs habituels, rompez avec votre sobriété : le style c’est la transgression.
Votre lecteur revient-il de vacances ou d’une absence pour maladie ?  Un Je vous souhaite une rentrée agréable fera plaisir.
Dans d’autres circonstances, vous pourriez écrire un J’ai appris que…  / L’année se termine, je vous souhaite …
Une marque d’intérêt, si elle est sincère, touche le lecteur et  le met dans de bonnes dispositions. Ainsi, vos salutations, d’habitude si sobres, apparaîtront pour ce qu’elles sont en réalité : non pas raideur ou convention, mais souci de concision et respect du temps d’attention de votre lecteur.

De sobres salutations sont nécessaires. Mais ce qui signale et éveillera à coup sûr la bienveillance, c’est la clarté du courriel.

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Photo : © Timken Roller Bearing Co., calendar, September 1950, teacher at desk by Victor Keppler (1904-1987) Dec-1948 George Eastman House Collection